En garde, prêt, Design.

Au cœur de l’effervescence d’une compétition de fleuret, mon regard se porte non pas sur les escrimeurs gracieux qui se disputent la victoire, mais sur les poignées de fleuret qu’ils tiennent. Ces poignées, souvent négligées au profit des lames acérées, captivent mon attention.

J’approche, appareil photo en main. Je photographie 30 poignées CROSS de fleuret, chacune portant les marques distinctives de sa propre histoire. Certaines sont immaculées, leur surface lisse reflétant la lumière de la salle. D’autres ont traversé d’innombrables assauts, montrant des signes d’usure, de déchirure, de réparation. Elles racontent des récits silencieux d’affrontements passés.

Il y a les poignées propres, polies avec soin, témoignant du respect de leur propriétaire pour son instrument. Il y a les poignées identiques, en série, uniformes et fonctionnelles, prêtes à être utilisées par des escrimeurs déterminés. Et puis, il y a celles usées, les vétérans de nombreuses batailles, dont la texture rugueuse révèle la persévérance et la passion de leurs possesseurs.

Certaines poignées sont rafistolées, portant les cicatrices de leur histoire tumultueuse. Des bandes adhésives, du ruban adhésif, des morceaux de cuir soigneusement attachés – ces réparations improvisées en disent long sur la relation intime entre l’escrimeur et son arme.

Chacune de ces poignées raconte une histoire unique, une histoire de maîtrise, de détermination, de triomphe et de défaite. Elles sont le prolongement des mains qui les tiennent, des mains qui cherchent la précision et la perfection dans chaque mouvement.

Dans cet instantané de l’escrime, je trouve une source d’inspiration. Les poignées de fleuret, dans leur diversité, sont le reflet des individualités qui les utilisent. Elles incarnent la fusion entre le design et la technique, la beauté dans la fonctionnalité.

Ainsi, au bout des pistes, je découvre une nouvelle facette du design, une observation minutieuse de l’apparence pour révéler la substance, une méditation silencieuse sur la façon dont l’objet et l’utilisateur se fondent en une seule entité dans leur quête de l’excellence.


Maintenant imaginons par la manipulation de ces poignées des entraînements spécifiques pour l’escrime.

La double crosse permet à deux tireurs de comprendre ce qu’est la « distance » en escrime.

La triple crosse pour les arbitres qui ont du mal à suivre les déplacements des tireurs. Avec cet entraînement, l’arbitre sera toujours dans le même mouvement que les deux tireurs.

La quadruple crosse pour travailler la cohésion d’équipe. Car au-delà d’être un sport individuel l’escrime est également un sport d’équipe.

Quelques jours après la compétition, je retourne à l’entraînement. J’avais 30 minutes avant de partir. Ma housse d’escrime était ouverte. Une poignée, une coquille et un coussinet de coquille étaient hors du sac. J’ai trois objets à détourner en 20 minutes. Allons vite et additionnons aux objets d’escrime, des objets autour de moi. Un stylo, un feutre et un verre.
Ainsi j’obtiens un stylo-coquille pour combattre les fautes d’orthographe.
Un stylo-crosse pour plus de précision, plus de force, plus de panache.
Une crosse-light, pour combattre le noir.
Et pour finir  un verre-crosse, pour boire sur le point.
Finalement, J’arrive à l’entraînement avec 30 minutes de retard.

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