air

John Gerrard Western Flag (Spindletop, Texas) 2017 

 

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour John, je suis ravi de discuter avec vous aujourd’hui de votre œuvre « Western Flag (Spindletop, Texas) 2017 ». C’est une pièce incroyablement puissante qui suscite de nombreuses réflexions.

John Gerrard (JG): Bonjour Rodolphe, je suis honoré de discuter avec vous. Je suis content que mon travail suscite votre intérêt.

RD: Pour commencer, j’aimerais vous demander ce qui vous a inspiré à créer cette œuvre. Quel était le message que vous souhaitiez transmettre ?

JG: L’idée derrière « Western Flag » était de revisiter un moment crucial de l’histoire pétrolière, l’éruption de Spindletop en 1901, et d’explorer les implications contemporaines de cette histoire. Je voulais mettre en lumière les problèmes environnementaux et politiques liés à l’industrie pétrolière.

RD: C’est certainement un message important. J’apprécie particulièrement la manière dont vous avez utilisé la réalité virtuelle pour recréer cet événement historique. Comment avez-vous décidé d’adopter cette approche technologique ?

JG: J’ai choisi la réalité virtuelle parce que je voulais que les spectateurs puissent s’immerger dans l’œuvre, comme s’ils étaient présents à l’époque de Spindletop. La technologie permet de créer cette expérience immersive et de rendre l’œuvre plus percutante.

RD: C’est une approche très innovante. Vous avez également intégré le drapeau américain dans votre œuvre, ce qui ajoute une dimension politique intéressante. Comment voyez-vous la relation entre le drapeau et l’industrie pétrolière ?

JG: Le drapeau américain symbolise la relation complexe entre les États-Unis et l’industrie pétrolière. Il évoque à la fois la fierté nationale et les défis posés par cette industrie. C’était important pour moi d’inclure ce symbole pour rappeler que ces enjeux sont indissociables de l’histoire américaine.

RD: Je suis tout à fait d’accord sur l’importance de ce symbole. L’utilisation du temps réel dans votre œuvre crée une expérience unique. Comment pensez-vous que cela affecte la perception des spectateurs ?

JG: L’utilisation du temps réel était cruciale pour rendre l’œuvre plus immersive et actuelle. Elle permet aux spectateurs de ressentir l’urgence des problèmes que nous affrontons aujourd’hui en lien avec l’industrie pétrolière et l’environnement.

RD: En fin de compte, comment percevez-vous le rôle de votre œuvre dans le monde du design et de l’art contemporain ? Quel message ou inspiration espérez-vous transmettre aux artistes et designers qui la découvrent ?

JG: Mon espoir est que cette œuvre inspire d’autres artistes et designers à utiliser la technologie pour aborder des questions importantes. Elle montre comment l’art contemporain peut être un moyen puissant de sensibiliser le public et de susciter la réflexion sur les enjeux environnementaux et politiques.

RD: C’est une perspective précieuse. Votre œuvre est indéniablement un exemple inspirant de la manière dont l’art et la technologie peuvent se conjuguer pour créer un impact significatif. Merci de partager votre vision avec nous aujourd’hui.

JG: Merci, Rodolphe. J’apprécie cette discussion et j’espère que mon travail continuera à encourager la réflexion et le dialogue.

Edith Dekyndt, one second silent flag

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour Edith, je suis ravi de discuter avec vous aujourd’hui de votre œuvre « One Second Silent Flag ». C’est une pièce vraiment intrigante et captivante.

Edith Dekyndt (ED): Bonjour Rodolphe, merci beaucoup. Je suis ravie de partager cette conversation avec vous.

RD: Pour commencer, j’aimerais vous demander ce qui vous a inspiré à créer cette œuvre. Quel était le message que vous souhaitiez transmettre ?

ED: L’idée derrière « One Second Silent Flag » était de créer une œuvre qui évoque la fragilité de la perception humaine du temps. Je voulais explorer comment un simple changement dans la vitesse de perception pouvait transformer quelque chose d’aussi familier qu’un drapeau en quelque chose de totalement différent.

RD: C’est une approche fascinante. J’apprécie particulièrement la manière dont vous avez utilisé la vidéo pour ralentir le mouvement du drapeau. Comment avez-vous décidé d’adopter cette approche technologique ?

ED: J’ai choisi la vidéo pour sa capacité à manipuler le temps. En ralentissant le mouvement du drapeau à une seconde, je voulais mettre en évidence le contraste entre la vitesse à laquelle nous vivons nos vies quotidiennes et la lenteur du monde naturel qui nous entoure.

RD: C’est une réflexion vraiment profonde sur la perception du temps. Vous avez réussi à créer une expérience contemplative pour les spectateurs. Comment voyez-vous la relation entre le silence et le drapeau dans votre œuvre ?

ED: Le silence dans l’œuvre est un moyen de focaliser l’attention du spectateur sur le mouvement du drapeau. En éliminant le son, j’invite les gens à se concentrer sur les détails visuels et à réfléchir à la signification du drapeau en tant que symbole de nations et d’identités.

RD: Je suis tout à fait d’accord sur l’importance du silence dans cette œuvre. La méditation sur la lenteur du mouvement est vraiment puissante. Comment pensez-vous que cela affecte la perception des spectateurs ?

ED: En ralentissant le mouvement à une seconde, je veux donner aux spectateurs l’occasion de prendre du recul et de réfléchir. Cela peut les amener à considérer le temps d’une manière différente, à apprécier la lenteur et à réfléchir à notre relation avec le monde qui nous entoure.

RD: En fin de compte, comment percevez-vous le rôle de votre œuvre dans le monde du design et de l’art contemporain ? Quel message ou inspiration espérez-vous transmettre aux artistes et designers qui la découvrent ?

ED: Mon espoir est que cette œuvre inspire d’autres artistes et designers à explorer les concepts de temps, de perception et de silence dans leur travail. Je veux encourager la contemplation et la réflexion sur la manière dont nous interagissons avec le monde qui nous entoure, en utilisant des moyens créatifs pour le faire.

RD: C’est une perspective vraiment précieuse. Votre œuvre offre une expérience unique qui pousse les spectateurs à réfléchir profondément. Merci de partager votre vision avec nous aujourd’hui.

ED: Merci, Rodolphe. J’apprécie cette conversation et j’espère que mon travail continuera à encourager la contemplation et la réflexion.

Edith Dekyndt ONDES DE LOVE (2009)

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour Edith, je suis ravi de discuter avec vous de votre projet « Ondes de Love » de 2009. C’est une œuvre fascinante qui m’a interpellé, notamment en raison de son lien avec les ondes et la géographie particulière de l’île de la Réunion. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre inspiration pour ce projet ?

Edith Dekyndt (ED): Bonjour Rodolphe, je suis heureuse de discuter de cette œuvre avec vous. Mon inspiration pour « Ondes de Love » est née de la rencontre entre la géographie unique de l’île de la Réunion et les travaux du mathématicien Auguste E. H. Love sur les ondes sismiques. L’idée était de créer une œuvre qui rende hommage à ces ondes et à la géologie dynamique de l’île.

RD: C’est une perspective intéressante, mêlant géologie, mathématiques et art. Pourriez-vous nous expliquer plus en détail comment l’œuvre se manifeste visuellement sur le site ?

ED: Bien sûr. Au cœur de l’installation se trouve un drapeau de 20 mètres en tissu noir, planté sur le plateau désertique d’un volcan toujours actif. Ce drapeau ondule comme s’il était animé par le mouvement du mât, créant une forme visuelle semblable à une vague ou une onde. Le mouvement du drapeau devient même sinusoïdal à un moment donné, évoquant visuellement les ondes sismiques étudiées par Auguste E. H. Love.

RD: C’est une métaphore visuelle captivante qui relie la nature, la géologie et les mathématiques. Comment avez-vous géré les défis logistiques de l’installation, en particulier dans un environnement aussi inhospitalier ?

ED: Les défis logistiques étaient en effet importants. L’installation a été réalisée avec soin en utilisant des matériaux résistants aux conditions difficiles de l’île, comme les vents forts. La collaboration avec des experts locaux a été essentielle pour que l’installation puisse résister aux éléments et rester en place pendant la durée prévue.

RD: Il est évident que la collaboration a joué un rôle clé dans la réalisation de ce projet. Comment espérez-vous que les spectateurs ressentent et interprètent cette œuvre ?

ED: Mon espoir est que les spectateurs ressentent une connexion entre l’art, la géologie et les mathématiques, et qu’ils réfléchissent à la manière dont la nature elle-même peut être une source d’inspiration artistique. Je souhaite également que cette œuvre suscite une réflexion sur les forces naturelles qui façonnent notre planète et notre compréhension de celles-ci.

RD: C’est une perspective inspirante, montrant comment l’art peut être un moyen de rapprocher l’homme de la nature et de la science. « Ondes de Love » est une œuvre qui invite à la contemplation et à la réflexion sur notre relation avec le monde qui nous entoure. Merci de partager cette expérience avec nous, Edith.

ED: Merci, Rodolphe. C’était un plaisir de discuter de ce projet avec vous, et j’espère que cela continuera à inspirer la curiosité et la connexion avec la nature et la science.

 

HEHE / Nuage Vert / Ivry-sur-Seine, 2010

 

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour, je suis ravi de discuter avec vous du projet Nuage Vert à Ivry-sur-Seine en 2010. C’est une initiative artistique fascinante qui a attiré beaucoup d’attention. Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de ce projet ?

Collectif Héhé (CH): Bonjour Rodolphe, merci de votre intérêt pour Nuage Vert. L’idée de ce projet est née de notre désir de mettre en lumière des aspects invisibles de notre environnement, en particulier le nuage de vapeur émis par l’incinérateur de déchets d’Ivry-sur-Seine. Nous voulions créer une expérience visuelle et sensorielle qui interpelle le public et suscite la réflexion sur notre culture de consommation.

RD: C’est une approche artistique très originale pour sensibiliser le public aux questions environnementales. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez réussi à mettre en œuvre cette installation ?

CH: Nous avons utilisé un rayon laser vert pour souligner en temps réel les contours du nuage de vapeur émis par l’incinérateur. Cela a créé un effet visuel spectaculaire qui a immédiatement attiré l’attention des spectateurs. Nous avons obtenu l’autorisation de la Direction de la sécurité de l’Aviation Civile pour cette action. Cependant, par la suite, la préfecture de Seine-et-Marne l’a interdite pour des raisons inconnues.

RD: C’est dommage que l’action ait été interdite, mais elle a quand même eu un impact important. En tant que designer, je suis intrigué par le fait que cette œuvre soit une action artistique sur un objet dématérialisé, en l’occurrence l’air d’un panache de vapeur. Comment voyez-vous le rôle de l’art dans la représentation de l’invisible ?

CH: C’est une question clé pour nous. L’art a le pouvoir de rendre visible l’invisible, de susciter des discussions et des questionnements sur des sujets souvent négligés. Nuage Vert était à la fois une performance visuelle et une réflexion sur la manière dont notre société traite ses déchets et sa consommation excessive.

RD: Je suis totalement d’accord avec cette vision. L’art peut être un moyen puissant de faire réfléchir les gens sur des enjeux importants. En plus de l’impact visuel, comment avez-vous réussi à engager le public dans cette réflexion sur notre culture de consommation ?

CH: Nuage Vert était aussi un espace ouvert où chacun pouvait projeter ses propres questions et préoccupations concernant notre société de consommation. Nous voulions que les spectateurs participent activement à cette réflexion et qu’ils se sentent interpellés par le message que nous souhaitions véhiculer.

RD: C’est une approche participative intéressante qui incite le public à s’impliquer dans le dialogue sur des enjeux environnementaux. Je trouve que Nuage Vert est un exemple inspirant de la manière dont l’art peut sensibiliser et susciter la réflexion. Merci de partager cette expérience avec nous.

CH: Merci à vous, Rodolphe. Nous espérons que Nuage Vert continuera à encourager les conversations sur la consommation responsable et la préservation de notre environnement.

PLASTIQUE FANTASTIQUE (berlin) THE ISPHERE 2020

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour à tous, je suis ravi de discuter avec vous aujourd’hui du projet iSphere du collectif Plastique Fantastique à Berlin. C’est une approche vraiment originale de la protection contre le Covid-19. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’inspiration derrière cette idée ?

Plastique Fantastique (PF): Bonjour Rodolphe, merci de nous avoir invités. L’inspiration derrière l’iSphere est venue de notre réflexion sur la manière dont les gens se protègent pendant la pandémie. Bien sûr, les masques sont essentiels, mais nous voulions explorer des moyens plus créatifs de conscientiser sur les problèmes de distanciation sociale et de protection.

RD: C’est une approche très créative en effet. Pouvez-vous nous expliquer comment l’iSphere fonctionne et comment elle peut aider à se conformer aux recommandations sanitaires ?

PF: L’iSphere est une sphère transparente qui couvre complètement la tête de la personne qui la porte. Elle peut être portée comme un casque d’astronaute. L’idée est de couvrir la bouche et le nez, tout en offrant une protection supplémentaire contre les gouttelettes potentiellement porteuses de virus. Elle peut également être personnalisée en ajoutant des filtres, des microphones, des haut-parleurs ou même un tuba pour une respiration plus aisée.

RD: C’est une idée audacieuse, et je peux voir comment elle pourrait sensibiliser les gens à l’importance de maintenir la distanciation sociale et de se protéger. Comment le public a-t-il réagi à cette initiative ?

PF: La réaction du public a été assez variée. Certains ont trouvé que c’était une idée amusante et créative pour attirer l’attention sur les problèmes liés à la pandémie. D’autres ont été plus sceptiques, pensant que c’était un peu exagéré. Mais dans l’ensemble, nous avons réussi à susciter des discussions sur la manière dont nous pouvons tous contribuer à la sécurité publique de manière créative.

RD: C’est intéressant de voir comment l’art peut être utilisé pour provoquer des conversations sur des enjeux aussi sérieux. En tant que designer, je suis toujours intrigué par des projets qui repoussent les limites de la créativité. Avez-vous des projets futurs en tête pour développer davantage cette idée ?

PF: Nous continuons à explorer de nouvelles idées et à travailler sur des projets qui défient les conventions. L’iSphere est un exemple de la manière dont nous pouvons repenser la protection personnelle de manière ludique. Nous sommes ouverts à de nouvelles idées et à de nouvelles collaborations pour continuer à sensibiliser le public sur des questions importantes.

RD: C’est formidable de voir des artistes et des designers repousser les limites de la créativité pour inspirer la réflexion et le dialogue. Merci de partager cette expérience avec nous, et je vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets futurs.

PF: Merci, Rodolphe. Nous espérons continuer à inspirer les gens à travers notre travail artistique.

ZAMP KELP – Mindexpanding Program, 1967-1968

Rodolphe Dogniaux (RD): Bonjour, je suis enchanté de discuter avec vous du programme Mindexpanding de ZAMP KELP qui s’est déroulé entre 1967 et 1968. C’était une période de créativité incroyable dans le domaine du design et de l’art. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’objectif principal de ce programme ?

ZAMP KELP (ZK): Bonjour Rodolphe, merci de nous avoir invités à discuter de cette époque fascinante. L’objectif principal du programme Mindexpanding était de créer des espaces extraordinaires qui défieraient la perception des contemporains. Nous voulions offrir des utilisations extraordinaires de ces espaces pour susciter de nouvelles régions de perception. L’idée était de promouvoir les relations entre les individus et leur société en utilisant des environnements inhabituels.

RD: C’est une vision très ambitieuse. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de projets ou d’installations qui faisaient partie du programme Mindexpanding ?

ZK: Absolument, plusieurs projets remarquables ont émergé de ce programme. Parmi eux, il y avait le « Pneumacosm, » qui était essentiellement une sphère d’air géante où les gens pouvaient entrer et expérimenter une atmosphère d’élévation et de légèreté. Il y avait aussi le « Mindexpander, » un dispositif conçu pour stimuler la créativité et l’expansion de la pensée. Le « Balloon for 2 » était une installation romantique qui permettait à deux personnes de flotter dans les airs ensemble. Ensuite, il y avait le « Yellow Heart, » une structure artistique qui évoquait un sentiment de chaleur et d’ouverture. Enfin, l' »Environment Transformer » était une installation conçue pour changer radicalement l’environnement autour de ceux qui l’utilisaient.

RD: Ces projets semblent incroyablement innovants et stimulants. Comment le public de l’époque a-t-il réagi à ces installations extraordinaires ?

ZK: La réaction du public était très variée. Certaines personnes étaient enthousiasmées par ces expériences uniques, tandis que d’autres étaient perplexes ou incrédules. L’une des principales réalisations du programme était de défier les perceptions conventionnelles de la réalité et de susciter des réflexions profondes sur la manière dont l’environnement peut influencer notre état d’esprit et nos relations sociales.

RD: C’est fascinant de voir comment le design et l’art peuvent créer des espaces qui vont au-delà de l’ordinaire. Avez-vous des projets similaires ou des inspirations contemporaines qui poursuivent cette philosophie ?

ZK: Bien sûr, l’esprit du programme Mindexpanding continue d’inspirer de nombreux artistes et designers contemporains. Nous voyons des installations interactives, des expériences immersives et des espaces publics conçus pour élargir notre perception et stimuler la créativité. L’idée de repousser les limites de ce que l’on peut faire avec l’environnement physique est toujours très pertinente.

RD: Merci de partager cette vision inspirante avec nous, ZAMP KELP. Cela montre à quel point le design peut être un moteur de changement et d’exploration. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets futurs.

ZK: Merci, Rodolphe. Nous espérons continuer à repousser les limites de la créativité et à inspirer d’autres à le faire également



ZAMP KELP – ÖIF-Pavillon

 

 

 

 

 

 

Aller à la barre d’outils