« D’un travail sur la table de travail »
Essayons de dessiner la table dont Francis Ponge nous parle du 21 novembre 1967 au mardi 16 octobre 1973 dans son livre “La table”, Nouvelle édition revue et augmentée, Gallimard, 2001. Pour cela, je mimerais certain passage parlant de la table. Je prendrais en photo chaque mime. Je dessinerais la table selon la photo du mime. Puis j’additionnerais chaque dessin pour construire la table de Francis Ponge.
LA TABLE “4 janvier 1968″ …”Il faut donc faire ma Table en n’y employant que ce qui en vient, naturellement, à mon corps (”La table souvient à mon coude”…
… “- ou à ma cuisse – gauche “)…
“Un objet plus épais, plus actuel aussi et un mot plus épais”…
“La table généralement quadrupède (plus rétive qu’un âne) est un plateau de bois carré ou rectangulaire…”
“Nuit du 9 au 10 août 1968″…”La table sert d’appui au corps de l’écrivain que je me fais parfois pour ne pas m’effondrer (qu’en ce moment je suis) (non par jeu) (ni pour le plaisir) (mais pour me consoler) (pour ne pas m’effondrer).”
“La table, qui marche à quatre pattes”…
“Plateau d’appui” “La table supporte à quatre pattes le haut du corps de ce scripteur, cet acteur, ce (joueur)…”
“31 août / 2 sept. 1968″…”La plus quelconque des, moindres planche(s) allongée, établie, étendue horizontale(ment) sur deux tréteaux, pourvu qu’on puisse s’y accouder”…
“Et dont il doit être bien entendu qu’elle (que l’idée de (la) table) est impérativement liée à celle d’écriture (non du tout à celle de discours oral (malgré la table du conférencier), ni à celle de lecture Car, à vrai dire, je la tiens plutôt à mon flanc gauche que devant moi (mon ventre)”
“Nuit du 13 au 14 sept. 68″…”la table qui m’attend, où tout est disposé pour écrire et où je n’écris pas mais je m’assieds tout contre, je la tiens à mon flanc, me renverse en arrière et pose les talons dessus pour écrire sur mon écritoire posé sur mes genoux.”
“nuit du 17 au 18 oct. 68″…”C’est un sol pour la plume”
“21/23 octobre 70″…”(suite) La Table est (aussi) le renversement d’arrière en avant (de derrière l’homme en avant de lui)”…
“23.X.70″…”L’homme d’abord penché sur son écritoire (moi, généralement je l’élève quasi verticalement à mes yeux) a pourtant l’impression qu’il dresse quelque chose pour barrer, limiter son horizon .”
“23.XI.70 Très tard dans la soirée”…”Table rend un son court mat et froid, sans prolongement, vibrations, aucun, aucune. Et encore faut-il pour cela qu’elle soit frappée – ou prononcée – d’une façon brutale, nette, nettement (dé) coupé (taillé) à gauche et à droite du silence.”
“Table n’est qu’un support, à peine plus qu’un suffixe, à peine plus qu’un suffixe, un suffixe avec sa consonne ou je dirai mieux : sa colonne d’appui, appuyé le dos contre sa colonne d’appui”
“5 octobre 73″…”O table, ma console et ma consolatrice, table où je me console, où je me consolide et qui me consolide”
Maintenant regroupons tous les dessins de table.
Assemblons les.
Puis superposons les pour obtenir “LA TABLE TRAVAIL SUR LA TABLE TRAVAIL de FRANCIS PONGE”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.